Depuis le 19 jusqu’au 21 mars 2022, les scientifiques congolais et internationaux ont réfléchi sur la gestion des volcans des
Virunga dans la ville touristique de Goma, au Nord-Kivu. Il s’est agi de la première conférence internationale sur la gestion
des volcans des Virunga sous l’initiative du Ministre congolais de la Recherche Scientifique et Innovation Technologique.
Cette activité visait à faire les points des connaissances sur le fonctionnement des volcans dans le contexte tectonique du Rift-Africain et de tirer des leçons des trois dernières éruptions volcaniques de Nyiragongo. Pendant trois jours, les participants ont dressé un état des lieux de la prévention et de gestion ainsi que des approches de communication y afférentes.
Ils ont identifié les méthodes et techniques de surveillance les plus appropriées pour
prévenir les éruptions des volcans desVirunga.
«Il s’agit notamment de l’état des lieux de la gestion des éruptions volcaniques dans la région des Virunga ; de l’identification des
méthodes et techniques les plus appropriées pour la surveillance des volcans des Virunga; la caractérisation des aléas de risques
et des impacts socio-environnementaux des éruptions volcaniques dans la région des Virunga ; l’identification des pistes stratégiques pour une meilleure éducation, informations locales et préparation des populations locales aux risques volcaniques
et la détermination avec les partenaires techniques et financiers pour garantir une gestion efficace de l’OVG», a fait savoir
Maître José Panda Kabangu.
Un pari réussi pour l’Observatoire Volcanologique /OVG Goma ?
La question a déjà une réponse. Peu avant la cérémonie de clôture de cette première conférence, les chercheurs congolais et internationaux ont visité le volcan de Nyiragongo. Selon Kasereka Mahinda Directeur Scientifique de l’OVG, tout ce qui se passe dans le cratère du volcan est suivi à temps réel depuis l’installation du matériel moderne adapté à la surveillance, mis à
la disposition de l’institution scientifique.
Pour sa part, Adalbert Muhindo, Directeur Général de l’OVG a parlé de la dangerosité des zones dangereuses du célèbre volcan
de Nyiragongo.
«Toutes les zones dangereuses des risques éruptives et les coulées éventuelles sont déjà cartographiées par l’observatoire volcanologique de Goma qui est en mesure de conseiller tout citoyen qui veut construire à Goma et Nyiragongo. Les coordonnées géographiques des zones des fissurés sont à jour » a-t-il souligné.
Une vingtaine des recommandations ont été ressorties dans les travaux de cette conférence. Parmi ces recommandations,
on note la mise à jour des outils adaptés à la technologie nouvelle, la révision du plan stratégique de la gestion de l’Observatoire
Volcanologique de Goma, le renforcement en équipement de surveillance de versant Ouest des volcans, l’amélioration de la communication avec les communautés autour de massif des Virunga par la modernisation du bulletin d’information de l’OVG par l’utilisateur de nouveaux médias et médias sociaux et, en cas de crise, la mise sur pied d’une cellule de communication de crise adaptée pour faire passer le message, pour ne citer que celles-là. Les élus nationaux et sénateurs ont tenu à remercier le ministre national de la recherche scientifique et innovation technologique pour cette initiative qui vient répondre aux préoccupations de risques qu’émet la population par rapport à tous les fléaux qui entourent la ville dont les volcans et le gaz méthane font visage de favoris. Ces élus recommandent plutôt au gouvernement congolais de faire de ces fléaux l’une de ses priorités majeures comme il l’a déjà fait pour ce qui concerne les groupes armés qui pullulent la région de l’Est.
Le patron de la Recherche Scientifique et Innovation Technologique estime que les recommandations faites à ce jour feront l’objet d’une étude en profondeur afin de trouver des voies et moyens de sécuriser la population et arriver à anticiper, si possible, les éruptions à venir.
“Nous sommes appelés à vivre avec les volcans comme l’ont dit les élus du peuple mais il faudrait que nous, en tant que scientifiques, nous puissions avoir une vision globale ensemble avec les autres chercheurs du monde, que nous puissions échanger pour une gestion efficiente et responsable des volcans. La conférence a tourné autour des réflexions et nous pensons que les recommandations qu’on a pu nous faire feront l’objet d’une étude au fond», a-t-il conclu.
Les ministres de l’ESU Muhindo Nzangi Butondo, de l’industrie Julien Paluku Kahongya et Guy Loando ont pris part à ces travaux.
