Gisèla Mudumbi Van Houcke symbolise la nouvelle génération d’entrepreneurs africains qui incarnent leur temps et brillent en apportant une nouvelle impulsion ainsi qu’une dynamique innovante et créative. Dans le classement “Forbes Under 30”, majoritairement dominé par les jeunes entrepreneurs d’Afrique anglophone, elle est l’unique femme d’Afrique francophone dans la catégorie « business ». Une performance remarquable pour cette jeune entrepreneure, mariée et mère de deux enfants et qui a créé sa première entreprise en RDC, Zuri Luxury Ltd, en 2016 après avoir travaillé dans un des plus grands cabinets d’avocat à Londres. « L’Afrique est leader mondial en matière d’entrepreneuriat des femmes. La pleine réalisation de notre potentiel économique contribuerait massivement à la croissance et à la prospérité du continent. J’ai voulu être un rôle modèle pour toutes les femmes Africains qui hésitent aà se lancer dans l’entrepreneuriat. Je voulais utiliser mes connaissances et mon ambition pour lancer des projets qui auront un impact positif sur la qualité de vie des gens et plus généralement sur le développement de mon pays, la RDC » Originaire du Kivu, dans l’Est de la RDC, Gisèla Van Houcke y effectue ses études primaires avant d’aller vivre en Grande- Bretagne, où elle poursuit ses études secondaires et universitaires à Londres. Juriste, détentrice d’une licence en droit britannique et aussi d’une licence en droit français de l’université de Nantes , elle travaille à la fin de ses études pour le cabinet d’avocats américain, Skadden Arps, à Londres, avant de retourner vivre et travailler en Afrique, où elle est nommée chargée du département juridique chez BBOXX, une société anglaise qui développe des solutions solaires intelligentes pour les pays en voie de développement et qui a déjà électrifié plus d’un million de personnes à travers l’Afrique. Elle travaillait entre la RDC, le Rwanda, le Kenya et l’Ouganda. En septembre 2017, elle passe le cap de la reconversion professionnelle et décide finalement de quitter BBOXX pour sa première entreprise, Zuri Luxury Ltd, qui développe une plateforme et une marque qui rassemble les meilleurs looks, produits, technologies, expertises et une communauté de clientes passionnées pour libérer le potentiel des femmes Africaines. Avec aujourd’hui plus de 4,000 clientes satisfaites, 50 employés, 350,000 followers sur les réseaux sociaux et des filiales à Hong Kong, RDC, Ouganda et Rwanda, Zuri est en route pour devenir le leader des extensions capillaires et des produits de cosmétique de luxe en Afrique. En 2018, Gisèla décide aussi de lancer une agence de consulting, Reform DRC, qui soutient des projets stratégiques avec un impact fort sur le développement socio-économique des populations en RDC. Gisèela était frustrée de voir que les richesses de la RDC n’arrivaient pas à bénéficier les plus démunis. Gisèela a travaillé avec des investisseurs internationaux sur des projets dans les énergies renouvelables, la traçabilité et de l’audit dans le secteur minier et récemment elle a aussi conseillé le Ministre d’Etat des Ressources Hydrauliques et de l’Electricité, Maitre Eustache Muhanzi Mubembe, sur le lancement du fonds de subvention Mwinda de $500M pour l’électrification de 15 millions de Congolais d’ici 2025.
Qu’est qui t’a motivé à créer ta propre marque d’extensions capillaires et cosmétique ?
J’ai commencé à porter des extensions à un très jeune âge pour protéger mes cheveux naturels. En grandissant à Londres, il était facile et abordable d’avoir accès à des extensions de bonne qualité. Lorsque j’ai déménagé en Afrique, j’avais du mal à trouver des cheveux et des produits cosmétiques de bonne qualité, localement ou dans la région. J’ai trouvé cela inconcevable surtout dans un continent où la demande de ces produits est élevée. Ainsi, j’ai décidé de faire une étude de marché sur ce qui me semblait être une incroyable opportunité commerciale. Les principales conclusions ont été que ; pour obtenir des cheveux de la meilleure qualité, il fallait aller jusqu’en Inde ou en Chine car aucun vendeur local n’avait la qualité ou la variété que nous souhaitions. La plupart des importations effectuées par des vendeurs (principalement) chinois ou indiens ne convenaient pas car ils ne savaient pas ce qui allait avec notre couleur de peau et notre type de chevelure. Il était clair que la femme africaine était mieux placée pour s’occuper de l’importation de ces produits. En 2016, avec l’aide de mes sœurs, Bernadette Mudumbi et Gracia Mudumbi, J’ai décidé de lancer ma propre société, Zuri Luxury Ltd, qui développe un concept innovant de Hairbar pour offrir des services et solutions personnalisées d’extensions capillaires et de produits de beauté à travers le continent et au niveau international. L’entité Ougandaise a été ouverte en 2017 en partenariat avec Nadège Muhindo, une grande amie que je considère aussi comme ma sœur.
Sur base de nos recherches, vous étiez chargée du département juridique chez BBOXX Qu’est qui vous a poussé à quitter votre carrière juridique et entrer dans le monde de l’entreprenariat ?
J’ai décidé de prendre une pause (à ce moment-là) pour me focaliser sur Zuri ; mais je n’ai pas quitté complètement ma carrière juridique. En 2018, j’ai décidé de lancer en parallèle Reform DRC, une société de conseil, qui a pour but de soutenir les investisseurs internationaux dans leurs projets en RDC pour améliorer les conditions socio-économiques de notre peuple. A travers Reform, j’ai mis en place une équipe de femmes congolaises compétentes, engagées et dynamiques qui souhaitent soutenir des projets stratégiques en RDC qui peuvent avoir rapidement un impact socio-économique positif sur le peuple congolais.
Quels sont les défis d’entreprendre dans une telle industrie ?
La complexité du recours à des moyens financiers et matériels. Il y a très peu de solutions de financement ou de programmes d’appui locaux en RDC pour les jeunes entrepreneurs. C’est très difficile pour un jeune entrepreneur, femme ou homme d’aller à une banque surtout en Afrique et de présenter son nouveau projet car ces derniers considèrent les PME comme un
En tant que maman de 2 enfants et mariée depuis 5 ans, comment gères-tu ta vie de famille et ta vie professionnelle ? Et peux-tu nous dire à quoi ressemble une journée dans la peau de la CEO de ZURI Luxury Hair ?
– Je dois reconnaitre qu’être mère ne facilite pas la vie d’entrepreneure car la vie professionnelle et la vie personnelle semblent impossible à concilier. Le plus important pour moi a été de me préparer à entreprendre. J’ai deux enfants en bas âge et quand j’ai créé Zuri, j’attendais mon premier enfant ! Bien évidemment, la conciliation de ma vie professionnelle et personnelle a été difficile, mais pas impossible. Les mentalités ont également évolué quant au rôle de la femme et de l’homme au sein du foyer : le partage des responsabilités et des tâches est de plus en plus équitable, permettant à chacun de mener son activité professionnelle avec plus de sérénité.
– Mon réveil sonne tous les jours à la même heure. Je suis souvent réveillée vers 3h du matin pour gérer les commandes et les shippings à partir de la maison mère. Ensuite, je m’occupe de mes enfants à partir de 6 :30 puis à 9h je vais au travail jusqu’à 18h ou 19h selon l’endroit où je suis.
Tes petits conseils pour les entrepreneurs qui se tâtent encore ou qui ont peur de retourner en Afrique ? Pour être entrepreneur il faut être prêt à travailler dur, prendre des risques, échouer de temps en temps, être patient et surtout passer du temps avec ses clients pour comprendre leurs problèmes et apprendre constamment pour améliorer ses capacités personnelles et professionnelles. Pour réussir dans l’entrepreneuriat, il ne faut pas se lancer dans un projet que pour l’argent car cette conviction ne vous permettra pas de motiver votre équipe à surmonter tous les obstacles du quotidien. Il est également important de vous entourer de personnes qualifiées pour vous inspirer de leurs réussites, et pour améliorer vos compétences.
Quels sont les produits et services que ta société ; Zuri Luxury Ltd, fournit ?
Zuri Luxury Ltd est une entreprise spécialisée dans la vente, la pose et les soins d’extensions capillaires de la plus haute qualité et des produits cosmétiques pour peau noire. Nous proposons aussi un Sérum réparateur, « Zuri Sérum Miracle », spécialement conçu pour assurer la longévité des extensions et réparer les cheveux abîmés, de la colle et son dissolvant pour les perruques, et aussi des produits de colorations.
uant aux produits cosmétiques, Zuri Luxury propose 9 couleurs de rouges à lèvres qui vont parfaitement bien avec toutes les nuances de la peau noire.
De quoi es-tu le plus fière au sein de Zuri Luxury Ltd ?
Considérant que nous avons commencé comme une entreprise ambulante en faisant toute notre publicité sur une page Facebook ; en organisant des livraisons partout à Kinshasa, sans garantie que les clientes allaient payer et en voyant où nous en sommes maintenant, je suis heureuse et fière de chaque petit pas que mon équipe et moi avons franchi et de ce que nous avons accompli jusqu’à présent.
As-tu des opportunités à partager avec nos lectrices et lecteurs de la RDC spécialement et de l’Afrique en General ? (Talk about ambassadeur, Partner…)
Bien-sûr ! Nous sommes constamment à la recherche des Brand Ambassadors, des coiffeurs professionnels et des Revendeurs/ Distributeurs.
Parmi les avantages de ce partenariat, je citerai :
- Des nouvelles clientes pour les distributeurs
et revendeurs
- Une réductions et commissions sur les ventes
- Une exposition mondiale grâce à la publicité que nous offrons à nos revendeurs – Des produits gratuits ou à prix réduit pour les Brand Ambassodors ainsi que des Codes Promos pour leurs followers
Ceux/Celles qui sont intéressés(es) peuvent nous contacter directement sur notre page Instagram @zuriluxuryhair ou par email : sales@zuriluxhair.com.
L’adaptabilité est essentielle à la croissance de l’entreprise. Quelles sont certaines des stratégies mises en place par Zuri Luxury Hair pour s’adapter à la pandémie Covid19 ?
le COVID-19. Il a affecté énormément le business. Avec les fermetures de nos entités et les annulations imposées par le gouvernement, l’ensemble du secteur était au point mort et se battait pour reprogrammer les commandes et les fournisseurs. Ce qui signifie une perte totale de revenus. L’industrie est actuellement bouleversée et on demande toujours si les gens ne peuvent pas se rassembler, comment pouvons-nous les servir ? Y a-t-il de nouvelles opportunités à trouver ?
En ce qui concerne le budget, nous avons suivi de près nos dépenses et nos revenus afin d’avoir une image claire de la situation financière et de pouvoir planifier dans ce marché actuellement déconcerté. Je remercie nos clientes car elles ont été incroyablement compréhensives et chaleureuses tout au long de ce processus. Nous avons été proactifs dans les changements de politique et la communication avec nos clientes et elles ont répondu avec gratitude et des attitudes d’espoir, ce qui est encourageant au quotidien. Mon équipe a également relevé le défi. Elle est restée productive et engagée ; communiquant quotidiennement sur la manière dont nous pouvons protéger le travail que nous avons accompli jusqu’à présent et continuer à aller de l’avant, malgré la pandémie.
Quelles sont certaines des opportunités que les femmes entrepreneurs peuvent exploiter dans l’industrie de la coiffure et de la beauté ?
Les opportunités sont nombreuses, surtout si votre niche est la femme noire. Ce segment a été négligé pendant des années pourtant il présente des lacunes sur le marché. Je suggère donc à tous ceux qui veulent s’engager dans cette industrie de faire une bonne étude de marché et s’entourer de bonnes personnes pour les conseiller.
Quels ont été les moteurs de votre succès ?
Discipline, Passion et Persévérance.
