L’Artiste Olivier MUBALAMA, le « Golden Fingers »

L’ART C’EST PLUS UN MODE DE VIE, UN REMÈDE POUR L’ESPRIT. POUR MOI PEINDRE EST UNE FAÇON DE M’ÉVADER, DE PLONGER DANS UN UNIVERS OÙ LE BEAU DANS SA RELATIVITÉ DEMEURE LA SEULE RÈGLE.

L’Artiste Olivier MUBALAMA, le « Golden Fingers », dévoile son histoire et sa démarche artistique où le dessin joue un rôle essentiel pour exprimer les émotions : 

Bonjour Monsieur Olivier MUBALAMA et merci de nous accorder quelques minutes de votre temps.
Je vous en prie

Parlez-nous de votre personne, qui est olivier Mubalama ?
Diplômé du collège Alfajiri en Latin philo, j’ai obtenu mon diplôme de License en Droit économique et social à l’université catholique de Bukavu. Je travaille alors comme conseiller juridique et responsable des ressources humaines chez REVOCAD Construction S.A.R.L et à partir de 2016 au Projet de facilitation du commerce dans la région de grands lacs comme énumérateur.

Si nous vous rencontrons aujourd’hui c’est pour satisfaire une curiosité particulière, nous voudrions en savoir plus sur votre côté artistique.

Aussi longtemps que je me souvienne l’art a toujours été un compagnon de route, déjà de mon plus jeune âge j’ai été initié à l’art dramatique et c’est une particularité dans l’excellence de la formation jésuite.

Comme tous les jeunes de mon âge à l’époque j’ai nourri ma passion pour le dessin et en grandissant je l’ai entretenu. Il est vrai que durant l’adolescence je l’ai pour ainsi dire troqué contre d’autres passion comme le basket et le théâtre mais une fois à l’université j’y est repris gout.

Diriez-vous que c’est un talent inné ou il s’agit d’un don que vous avez développé au fil du temps ?

Le deux, Je fais partie de ceux qui croient que chacun d’entre nous né artiste mais en grandissant nos centres d’intérêt changent et nous perdons cette fibre artistique.
Pour ma part j’ai pris le temps qu’il fallait pour perfectionner ma technique sans compter les minutes mais en me contentant d’apprécier le voyage.

En parlant de centre d’intérêt, nous sommes curieux de savoir comment le juriste et l’artiste cohabitent, comment arrivez- vous à vivre cette double vie ?

Si on considère l’art comme une profession, c’est vrai qu’il y a lieu de se poser la question mais en ce qui me concerne, l’art c’est plus un mode de vie, un remède pour l’esprit.

Certains, pour se détendre, font du sport, d’autres de la marche etc., pour moi peindre est une façon de m’évader, de plonger dans un univers où le beau dans sa relativité demeure la seule règle. Alors je vous laisse imaginer ce que ça fait d’être payé pour se détendre.

Les artistes dont la renommée traverse le temps sont plus connues pour leurs peintures mais en observant vos œuvres, la majeure partie est faite au crayon, ce qui nous emmène à vous demander Pourquoi le dessin ?

Je trouve dans le caractère fragile et temporaire du dessin une certaine poésie mais je suis plus tombé amoureux de l’essence de l’outil principal qui est le crayon. Voyez-vous, tous les artistes ont utilisé et utilisent le crayon ou pour certains plus anciens une version plus rustique du crayon lors de la préparation de leur toile pour faire des croquis qui sont ensuite enfuis sous les couches de peintures. Je me suis plus intéressé à la beauté que pouvait renfermer un outil aussi simple et négligé.

 

Il est vrai que vous êtes à l’avant-garde d’une technique pas très connue du grand publique, certains articles vont même jusqu’à vous qualifier d’un des ‘’précurseurs de l’hyperréalisme congolais’’, qu’est-ce qu’est l’hyper réalisme et qui est le Golden fingers ?

L’hyperréalisme est un mouvement artistique très récent, ce qui pourrait éventuellement expliquer son ignorance par le grand publique car il date du dernier quart du XXe siècle. Sa particularité réside dans le souci d’une reproduction presque parfaite des détails de manière à provoquer la confusion chez les spectateurs entre l’œuvre d’art et la photo.



En Afrique ce courant semble plus s’être développé à l’Ouest, notamment au Nigeria et je suis fier de trouver des modèles d’inspiration non seulement en dehors de l’Europe mais principalement chez mes frères africains dont le talent force le respect.

Vous trouverez ainsi des noms comme Kelvin Okafor, Ken Wadiogbu, Isimi Taiwo et bien d’autres. En Afrique centrale le courant s’implante plus lentement. Être qualifié de précurseur d’un courant artistique est pour moi un honneur incommensurable mais surtout une très grande responsabilité.
En choisissant ce courant artistique j’ai gagné l’affection d’un publique qui, éberlué et 

pris d’admiration pour les différentes œuvres m’a doté d’un surnom le « Golden Fingers » ou « l’homme au doigts dorés » et je dois avouer que je me suis épris de ce surnom.

Qu’entendez-vous par là ?

Lorsque les générations plus jeunes vous prennent comme modèle, vous avez le devoir et la responsabilité de ne pas les décevoir.

Au-delà du caractère récréatif, l’art revêt un caractère éducatif.
Il nous appartient de faire le pont entre la jeunesse et une vérité oubliée de nos pairs, ‘’Sans l’art, il n’y a pas d’histoire, sans histoire, il n’y a pas de culture et un peuple qui perd sa culture perd son identité’’.

 

Il s’agit ici de créer chez ces jeunes une soif de connaissance, une curiosité artistique et culturelle africaine et cela en réponse à une acculturation perverse et chronique qui nous domine progressivement au grand désavantage de nos valeurs culturelles.

Comment faites-vous pour soutenir financièrement tous vos projets ?
La conception et la réalisation des projets comme les différentes expositions privées ou communes sont principalement exécutés par des fonds propres mais les couts de ces activités sont amoindris avec l’aide des différents partenaires comme l’institut français et Sighted Entertainment. Mais j’en suis arrivé au point où l’activité s’autofinance elle-même.
Votre mot de la fin.
‘’L’artiste a le pouvoir de réveiller la force d’agir qui sommeille dans d’autres âmes’’

@innovmag

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