A GOMA , A TRAVERS L’ART LA JEUNESSE SE MOBILISE CONTRE LES VIOLENCES BASEES SUR LE GENRE.

Ou comment allier Art et sujets difficiles qui dérangent, qui mettent mal à l’aise. Tantôt dénoncées, parfois décriées ou encore souvent banalisées voire tues, les violences basées sur le genre (VBG)- n’en demeurent pas moins désastreuses pour les victimes.

Violences sexuelles, viols, violences domestiques, viols conjugaux, attouchements, harcèlement sexuel ou moral et inceste. 1152 femmes seraient violées par jour
1 en RDC. Beaucoup ne parlent pas, ces statistiques ne correspondent pas à la réalité… La honte, la peur d’être stigmatisées et rejetées, de ne pas être entendues et surtout que leurs agresseurs ne soient pas poursuivis font que ces femmes victimes se terrent dans le silence. « La base des données de la Division Provinciale du Genre, Famille et Enfant du Nord-Kivu rapporte 8406 cas de Violences Basées sur le Genre dont 7396 cas incidents ont eu lieu au Nord-Kivu durant l’année 2018. Parmi eux  7784 femmes et 666 hommes 2 . »
Selon le rapport d’enquête provinciale sur l’exploitation et abus sexuels des enfants au Nord Kivu de 2018, rapport établi par le Groupe de Travail Prévention et Protection des Violences sexuelles basées sur le genre, 92% sont des femmes contre 8% hommes. C’est dans ce contexte qu’animés du sentiment d’urgence et de nécessité de lutter contre toutes formes de violences basées sur le genre, que Fanny Longane et une dizaine de jeunes artistes prometteurs de Goma se sont lancés dans cette aventure qu’est ‘’Lumières Au Pluriel’’.

Ce projet consiste à lutter contre les VBG en utilisant l’Art – théâtre, slam, poèmes, danse, peinture, dessin, cinéma…- comme moyen d’expression, de dénonciation, de conscientisation mais aussi et surtout de mobilisation.
Lumières Au Pluriel, s’est inscrit dans le contexte culturel de l’Institut français de Goma, contexte qui prévoit chaque mois une rubrique « Regard femmes ». Une première manifestation de ce projet Lumières Au pluriel s’est produite le 8 mars 2020 à l’Institut français de Goma et a consisté en une représentation théâtrale du même nom, suivie d’une conférencedébat sur le thème : « Ces violences qui ne font pas debruit ». Conférence-débat dont le panel était paritairement représenté : des représentants du gouvernement provincial, des avocats, médecins, psychologues et
psychiatres, représentants d’associations et un artiste de talent, Justin KASEREKA.
Véritable ode à la liberté, au courage, à la résilience et à l’espérance, elle raconte l’histoire d’une certaine LUMEN qui toute sa vie durant a été confrontée au même et seul choix : se résigner, baisser la tête et se taire.
Elle finit par décider de se lever et rompre le silence en affirmant qu’elle existe et qu’elle est une reine, en dépit de tout.
‘’Cette année, nous voulions mettre l’accent sur les violences silencieuses : celles qui sont ues, passent inaperçues, sous silence mais qui pourtant brisent la vie de ces femmes victimes. ‘’
Tout en faisant la promotion des jeunes artistes congolais, ‘’Lumières Au Pluriel’’ a pour ambition de libérer la parole des victimes en dénonçant les abus, renforcer les moyens d’action déjà mis en place, et voir en synergie comment les rendre concrètement plus efficaces.

‘’De plus, nous voulons sensibiliser les personnes sur le lourd impact psychologique, en plus des impacts physique et médical, que ce genre de violences ont sur ces victimes. En effet, nous voulons mettre plus en lumière ces violences qui ne font pas de bruit.
Rappeler qu’elles existent et détruisent de nombreuses vies.’’ De nombreuses femmes et hommes victimes ignorent la gravité de leur situation et la nécessité médicale et thérapeutique pour eux de se reconstruire ; ignorent que des structures d’accompagnement psychologique, social, médical et juridique sont mises en place et œuvrent chaque jour à leur reconstruction et à leur réinsertion sociale. Lumières Au Pluriel voudrait également encourager les hommes à s’impliquer davantage dans ce combat pour permettre une véritable mobilisation collective et donner un message d’espoir aux victimes : la reconstruction (psychologique et matérielle) et la réinsertion sociale sont possibles malgré tout.

Malgré les difficultés liées à la pandémie du ou de la Covid 19, ces jeunes artistes ont relevé le défi de jouer la pièce ‘’en mode confinement.’’ C’est ainsi qu’en utilisant les applications interactives existantes, ils ont pu tourner la pièce de théâtre, déjà disponible sur les réseaux sociaux. Un autre bel exemple de résilience de la part des  acteurs et comédiens. A encourager !
Dans le même registre, le talentueux Henry Mubimbi aussi appelé ‘’Le Grihaut Parleur’’ qui a joué le rôle de EDZO dans cette pièce, mari de Lumen l’héroïne, se démarque avec son tube ‘’Encor ON A Virus’’. Joli jeu de mots pour ce slam qui a été sélectionné aux ADICOMAWARDS, qui récompense le meilleur de la créativité digitale en Afrique francophone, et qui aura sa 4 e édition les 22 et 23 octobre 2020.
Soutenez notre jeune et talentueux artiste gomatracien à Dakar, au Sénégal !


Lien : https://candidature.adicomdays.com//jeunetalent/encor-on-a-virus-185 

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